vendredi 12 mai 2006

Arrêter le temps pour un temps


Aujourd’hui je me suis arrêté dans ma course folle entre le travail, la garderie, le souper à faire et tout le tralala habituel de maman-monoparentale-propriétaire-de-maison-et-carriériste.



J’ai tout balancé, le temps d’une respiration. J’ai levé les yeux au-dessus de la mêlée, j’ai arrêté le temps et j’ai regardé le coucher de soleil.



C’est fou ce que c’est beau!



Je n’étais pas sur une plage exotique, pas non plus en haut d’une montagne ni en forêt. J’étais chez moi, dans mon modeste logis avec une vue imprenable sur le tas d’immondices que mon voisin semble aimer collectionner.



Mais au-delà des bouts de métal, des pièces de voitures et autres bric-à-brac, il y a un arbre, un arbre dont les feuilles commencent timidement à se montrer. Même sans les toucher, on sent combien elles sont fragiles en ce moment….



Et je les voyais, je les imaginais essayer de se tendre le plus possible pour goûter la lumière orangée et rose si intense avant la mort quotidienne de l’astre au crépuscule.



Il y avait des nuages aussi. Avez-vous déjà remarqué comme les nuages du soir semblent paresseux? Ce ne sont pas de belles boules d’ouate comme on en voit en après midi… Ils sont généralement filamenteux, étirés, étendus. Eux aussi semblent vouloir de faire engloutir par la lumière du couchant.



Et moi j’étais là, devant mon évier, les deux mains dans l’eau savonneuse et j’ai oublié. Oublié l’heure qu’il était, ce qui jouait à la télé, le bruit agressant des jeux de mon fils, les comptes à payer, les vieilles rancunes, les peines, les problèmes, les choses à faire… Parties toutes ces choses qui essaient de m’aliéner mon humanité petit à petit chaque jour.



J’ai fermé les yeux et j’ai laissé cette douce lumière chaleureuse noyer mon visage et j’ai pris une profonde inspiration. Pas longtemps, l’espace de quelques secondes…



Puis le soleil est allé se cacher derrière le tas d’immondices du voisin et j’ai ouvert les yeux doucement. Baissant mon regard, j’ai vu mes mains dans l’eau et j’ai poursuivi ma besogne étant convaincue que si un jour tous les hommes du monde décident de vivre ensemble en paix, le coucher du soleil y sera sûrement pour quelque chose.



Paix mes amis!

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