lundi 15 octobre 2007

Mon amie Rose

Eh bien rebonjour tout le monde! Il vient de me reprendre une petite envie de vous faire partager mes états d'esprit. Ne courez pas vous cacher toute suite, je suis dans de meilleures dispositions que lors de mes derniers billets....

Je décrète de suite que ce blog est un blog 3 saisons. "L'été c'est fait pour jouer" disait la chanson de Passe-Partout et je suis bien d'accord... Mieux encore, je joue DEHORS l'été, pas devant mon ordi alors j'annonce d'ores et déjà la suspension de ce blog vers le mois d'avril 2008 pour reprendre quelque part en octobre 2008.

On a donc quelques mois de froidure et de parlure devant nous.

Bon... C'est réglé! Facque par où on commence?

Je sais. Je vais vous parler de mon héroïne. Je ne la connais pas. Je ne sais pas qui elle est. Elle ignore mon existence et de ce fait, ne sait absoluement pas toute l'admiration que je lui porte. Appelons-la donc Rose (je trouve ce prénom-là d'une douceur incroyable! Me semble que tu peux pas faire autrement que d'être giga gentille quand tu t'appelle de même).

Or donc, Rose habite sur le boulevard des Laurentides, très au nord. A chaque matin, je refais sans cesse le même jogging pour nous préparer mon ti-pet et moi pour la journée, je le dépose en vitesse devant la cour d'école en lui volant un baiser (et il chiâle à chaque jour que le bon Dieu amène parce que j'EXIGE mon bec avant qu'il parte pour la journée mais je m'en contrefous, c'est ma paye de maman les baisers). Ensuite j'arrête au même dépanneur, échange les même banalités avec la caissière, achète le même café et les mêmes cigarettes (eh oui je fume encore et toujours...:-(....). Je me pitche dans le même mozus de traffic et j'emprunte le boulevard des Laurentides...

Et là, je vous jure quand je vois poindre la maison de Rose, je suis encore et toujours ébahie. Ce n'est pas une grande maison imposante mais un joli bungalow. Cette maison est bâtie à côté de l'une des dernières granges du coin, près d'un champ. On dirait même qu'elle est anachronique par rapport au reste du boulevard...

Je vous jure qu'à CHAQUE matin il y a une brassée de linge sur la corde, même en février à -20. Et je vous jure aussi que tout est accroché en ordre de grandeur, bien cordé.... Faisons ici une parenthèse... Chaque fois que j'accroche mon linge sur la corde, j'ai l'ambition de faire ce que j'appelle une cordée parfaite. Tout en ordre de grandeur, droit, propre et qu'à CHAQUE FOIS je me ramasse avec un morceau long perdu au fond du panier qui me scrappe ma belle cordée.... Fin de la parenthèse.

En plus de sa belle cordée, la maison de Rose est toujours décorée pour la prochaine fête avec pleins de citrouilles à l'Halloween (et quand je dis plein, il doit y en avoir au moins une vingtaine cette année) Des gros personnage à Noel, des cocos dans les fenêtres à Pâques, des coeurs bricolés à la St-Valentin... L'été ses fleurs sans être élaborées sont belles et mettent bien en valeur la gazon toujours bien taillé.... Et l'hiver, la cheminée fume.

De plus, à chaque matin, on voit les enfants de Rose attendre l'autobus sur le perron, armés de leurs boites à lunch et de leurs sacs a dos pour affronter une journée d'école. Et parfois Rose est sur le perron avec eux avec le petit dernier dans les bras et elle profite de ses dernières minutes en présence de ses enfants.

Vous savez pourquoi Rose est mon idole, ma muse, mon idéal? Parce que son petit chez elle, ilot de campagne coicé dans la ville respire la vie, le temps de vivre. Rose représente à mes yeux l'incarnation même de la femme décrite dans la chanson "Elle écoute pousser les fleurs" de Cabrel.

Je l'imagine mitonner toute sorte de petits plats en emplir sa maison de bonnes odeurs pour le retour de ses enfants, de son conjoint. Je l'entend presque faire les devoirs et les leçons avec ses enfants et ensuite leur donnes des galettes faites maison en attendant le souper. Je lui ai aussi inventé un talent pour le tricot et la couture même si ses superbes cordées n'en témoignent pas. Quand je passe par là le week-end sans voir de vie, je suis certaine qu'elle a filé avec sa petite famille faire du vélo à la campagne.

J'imagine ses enfants qui jouent dans la vieille grange avec une portée de chatons qu'une chatte inconnue aura décidé de faire atterir dans ce petit paradis.

J'imagine son mari qui lui donne un coup de main avec les bains le soir et qui fait le pitre avec les enfants avant de les border. Je les imagine ensuite tous les deux assis en face du foyer, verre de vin à la main et bien collés. Silencieux et juste convaincus d'être à la bonne place.

Et puis les jours où je suis vraiment, vraiment nostalgique, je m'imagine que je m'appelle Rose.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

tu es Rose, c'est juste que tu es un Rose trémière qui grimpe les marches deux a la fois par manque de temps. Tout a l'air plus beau dans le jardin du voisin..... arrose tes propres fleurs, tu verras ce seras les plus belles.

Anonyme a dit...

Hey, j'adore ta description... ces temps-ci, je me sens un peu rose...avec mes draps rayés bien installés sur la corde :) et mes carottes symétriques... Ne sois pas aveugle... c'est peut-etre un peu mon double cette Rose !

Anonyme a dit...

Je remercie le ciel de pouvoir cotoyer un coté plus sensible de toi qui me manque quelquefois...Tu écris si bien, ne perd jamais cette faculté c'est un don de la nature.L'histoire de Rose m'a bien touchée...Merci